Le 18 février 2025, la Ville de Genève a annoncé le raccordement de près de 60 bâtiments au réseau « CADéco Jonction », s’ajoutant à ceux déjà connectés à d’autres réseaux hydrothermiques comme Génilac, EnerLac ou celui de l’EPFL. Ces réseaux permettent de fournir de la climatisation et du chauffage aux bâtiments grâce à des pompes à chaleur alimentées par une source d’eau, comme le Léman. Après captation, la chaleur de l’eau du lac est transférée à un système via échangeur, puis l’eau est renvoyée au lac à une température modifiée en fonction de la demande. La figure 2 ci-dessous illustre le fonctionnement d’une station d’hydrothermie, en l’occurrence le réseau hydrothermique de Morges. Côté français, un réseau existe à Saint-Gingolph pour la production de chaleur uniquement.
Ces infrastructures ont un double avantage : éviter l’utilisation de climatiseurs énergivores ainsi que la production de chaleur par des chaudières fossiles émettant des gaz à effets de serre. Mais qu’en est-il de l’impact sur les écosystèmes lacustres ?
Selon Martin Schmid de l’Eawag (Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau), les réseaux énergétiques utilisant l’eau des lacs ne présentent pas d’effets négatifs sur la faune et la flore tant que les variations de température restent inférieures aux fluctuations naturelles annuelles. Christian Brunier, ancien directeur des SIG, confirme ces propos, en précisant que les risques concernent essentiellement les petites étendues d’eau, et non le Léman. Grâce à la dilution et à la différence de hauteur entre pompage et rejet, l’écart thermique reste très limité (0.1°C pour un maximum autorisé de 1.5°C pour le réseau « Génilac »). Une vigilance reste toutefois nécessaire face à la multiplication de ces infrastructures afin de prévenir d’éventuels effets sur la biodiversité lacustre.
📷 : © Périodique « Canton-Communes Vaud » n°66, MorgesAvenir.ch
