L’hydroélectricité, principale source d’énergie renouvelable en Suisse, provient de différents types de barrages. Il y a d’abord les barrages à réservoir, principalement dans les Alpes, dont le principe est de stocker un volume d’eau et de produire de l’électricité quand la demande est élevée (comme le barrage de la grande Dixence). Et l’impact sur la biodiversité ? Il s’agit surtout de la perturbation du régime de charriage (déplacement de sables, graviers, pierres, etc.) pouvant ainsi détruire des frayères d’espèces comme la Truite fario.
Il existe aussi les barrages « au fil de l’eau », comme ceux de Lavey (VD) ou du Seujet (GE), qui ne stockent pas l’énergie mais la produisent en continu grâce au courant de l’eau. Du côté français, l’énergie mécanique de la Dranse est également exploitée dans trois centrales au fil de l’eau. Pour ce type de barrages, l’impact sur la biodiversité concerne les espèces de poissons qui ont l’habitude de migrer en amont (montaison) ou en aval (dévalaison) des cours d’eau. Certaines espèces ont besoin d’un habitat spécifique pour frayer, ou affectionnent les eaux froides en période de fortes chaleurs (rendues plus fréquentes par le réchauffement climatique).
Pour remédier à ces problématiques, des solutions comme les cours d’eau de contournement ou les passes à poisson sont mises en place. Ces solutions ne sont malheureusement pas suffisamment développées. Un rapport de 2023 de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) estimait que plus de 1000 centrales hydroélectriques entravaient la migration piscicole en Suisse et devaient être assainies d’ici 2030, conformément à la législation en vigueur.
Si ces infrastructures jouent un rôle central dans la transition énergétique, elles soulèvent néanmoins des enjeux écologiques importants pour la biodiversité aquatique.
📷 : © ASL, dra/20 minutes, OFEV