N°39 : Quand les Hommes s’endorment, les Castors se réveillent

Connu de tous, chanceux sont ceux qui ont réussi à l’observer. Nocturne et prudent, il est plus facile de repérer ses traces, tant variées que spectaculaires. Toutefois, le Castor vit de plus en plus proche des cultures et zones résidentielles. La cohabitation avec le Castor a été longtemps sujet de controverse, ce qui a bien failli le faire disparaître de nos régions. Ce rongeur, avec sa capacité de vivre sur terre et sous l’eau, sa queue plate et écaillée et ses incisives imposantes, a alimenté pendant des siècles légendes et rumeurs. Il est vrai que c’est un animal doté d’un tas de spécificités aussi extraordinaires que multiples…

Physiquement, ce surdoué se reconnait facilement à sa grande taille, sa queue plate et son pelage brun. Mais ne le confondez pas avec son cousin le Ragondin, introduit au début du XXème pour sa fourrure, beaucoup plus petit et moitié moins lourd. Il peut peser jusqu’à 20 kilos, et vivre jusqu’à 8 ans. De plus, sa similitude avec l’espèce humaine en trouble plus d’un. Cet amphibie se prête aux mêmes activités que nous ; il construit, vit en famille et se tient même parfois debout, mais nous surpasse, et de loin, dans ses facultés aquatiques.

Fin plongeur, le Castor est bien plus à son aise et en sécurité dans l’eau que sur la terre ferme. Ses aventures ne l’amènent rarement au-delà de trente mètres d’un point d’eau. Avec ses pattes palmées et sa queue, il se meut rapidement et silencieusement dans l’eau, tandis qu’à terre, ses larges palmes lui donnent un air penaud et maladroit. Roi de l’apnée, il peut rester jusqu’à quinze minutes sous l’eau avec un taux de fixation d’oxygène dans les poumons de 75 % à l’instar de nos petits 15 %.

Le Castor est, tout comme l’humain et l’Éléphant, l’un des seuls animaux capables de couper des arbres, et sans tronçonneuse ! Grâce à ses dents qui ne cessent de pousser durant sa vie, il peut couper en cinq minutes un arbre gros comme notre bras. Le fait d’abattre un arbre lui permet d’apporter à sa hauteur feuilles, bourgeons et écorces inaccessibles aux autres mammifères herbivores. Contrairement à la majorité des herbivores, le Castor ne possède aucune enzyme pour digérer la cellulose. A la place, il possède une poche, en bas des intestins, contenant des bactéries capables de transformer la matière végétale en sucres. Deux digestions sont donc nécessaires ; un premier passage dans l’intestin pour que la matière végétale soit dénaturée par les bactéries, puis le Castor mangera ses crottes « prédigérées », et les digérera une seconde fois afin de capter tous les nutriments, dorénavant accessibles grâce aux bactéries. Ce type de digestion, la caecotrophe, est une adaptation connue aussi chez le Lièvre et le Lapin.

Cependant, sa capacité à ronger les troncs d’arbres ne lui sert pas uniquement à se nourrir, mais aussi à se loger ! Son terrier, ou devrait-on dire sa forteresse, ingénieuse et quasiment invisible, permet au Castor et à sa famille de sortir de leur chez-soi en toute discrétion. On ne peut y accéder que par un tunnel sous l’eau. Et si la rivière est trop petite ou son débit irrégulier, le Castor construit alors son fameux barrage. En calant des pierres au fond, il plante des branches tournées contre le courant et comble les interstices avec de la terre. Ainsi le Castor se construit sa propre piscine privée pour nager et plonger en toute tranquillité. Architecte, maçon, bûcheron, plongeur, le Castor sait tout faire !

Informations tirées du Magazine nature La Salamandre, « Le castor entre deux mondes », n°211, août-septembre 2012 et du site ProNatura, « Dio Castor » 

Crédit photo : ©Alexis Pochelon

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