Vous trouverez d’autres informations sur les poissons du Léman dans les numéros 20, 92 et 112 de notre revue trimestrielle Lémaniques ainsi que dans notre rubrique Une info en 60 secondes. Vous pouvez retrouvez tous ces poissons chez vous grâce à notre poster Les poissons indigènes du Léman.
Tout le monde a déjà vu des poissons mais plus rares sont ceux qui connaissent les poissons du Léman. Sauf peut-être ceux qu’on peut trouver dans notre assiette comme la Perche, la Truite, le Brochet ou la Corégone (Féra). Cependant, il existe une grande diversité d’espèces dans le lac.
Les poissons n’ont pas la vie facile. Les abords du Léman sont très urbanisés, de nombreuses villes se situent sur ses rives, et l’aménagement des berges du lac a fait disparaître de précieux habitats. La qualité de l’eau, polluée notamment par des microplastiques et des micropolluants (pesticides ou autres produits chimiques) peuvent aussi l’affecter. Le manque d’arbres entourant les rives des lacs et des rivières augmente la température de l’eau et limite le nombre de caches pour les poissons. Ces derniers se retrouvent ainsi plus fortement exposés à la prédation par les oiseaux. La pêche prélève aussi son lot de poissons, pour le plaisir des humains. Le dérèglement climatique pourrait également impacter la température de l’eau. De nombreuses espèces ne supportent pas des eaux trop chaudes et moins bien oxygénées. L’augmentation de température favorise également la prolifération de maladies. Les hivers trop doux ne permettent plus le brassage hivernal de l’eau du lac ce qui empêche la circulation de l’oxygène dans les strates profondes. Tous ces facteurs, et il y en a encore d’autres, rendent la vie des poissons compliquée et certaines populations sont en train de diminuer de manière alarmante.
Heureusement, il existe de nombreux projets pour améliorer la qualité de vie des poissons comme le réaménagement de berges naturelles. L’amélioration des stations d’épuration et l’interdiction de certains produits toxiques permettent également à la qualité de l’eau de s’améliorer et aux végétaux de pousser à nouveau, offrant des lieux de reproduction, de cachette et de nourriture aux poissons.
Les poissons sont adaptés à la vie dans l’eau : ils possèdent, entre autre, des nageoires pour… nager et se diriger dans l’eau, des écailles recouvertes de mucus pour glisser dans l’eau, des branchies pour respirer en captant les petites bulles d’air présentes autour d’eux et une vessie natatoire qui leur permet de flotter dans l’eau sans devoir nager activement.
Les poissons se reproduisent de manière externe, c’est-à-dire que la femelle pond ses œufs qui seront recouvert de la semence du mâle. Les œufs peuvent être pondus dans les graviers (Truite) ou sous des pierres (Chabot), collés dans les végétaux aquatiques (Perche) ou encore libérés dans l’eau et qui iront ensuite se déposer au fond de l’eau (Corégone).
Les œufs éclosent en fonction de la température de l’eau. Lors des premiers stades de leur vie, les larves de poissons, qu’on appelle alevins, possèdent un sac vitellin, une poche de nourriture qu’ils vont petit à petit consommer. Une fois le sac consommé, ils auront atteint une taille leur permettant de se nourrir dans l’environnement.
L’emplacement de la bouche permet de connaitre l’endroit où se nourrissent les poissons. La présence ou l’absence de dents informent sur leur régime alimentaire. Une bouche dirigée vers l’avant servira à attraper d’autres proies comme des poissons plus petits ou à se nourrir des végétaux aquatiques. Une bouche dirigée vers le haut permettra de capturer les insectes à la surface de l’eau. Une bouche dirigée vers le bas servira à farfouiller dans les sédiments et sur les cailloux pour attraper les petits animaux ou les végétaux qui y vivent.
Chaque nageoire joue un rôle bien précis pour les poissons. La nageoire dorsale permet de garantir au poisson une bonne stabilité verticale et d’éviter l’effet du roulis. Elle l’aide à se tourner et à s’arrêter brusquement. Un poisson peut en avoir plusieurs, jusqu’à deux pour les poissons du Léman ! La nageoire caudale est située au bout de la queue du poisson. Cette nageoire puissante lui permet de déplacer un volume d’eau important et donc de se propulser pour avancer. La nageoire anale se situe sous le poisson après l’anus et complète l’effet stabilisant de la dorsale. Les nageoires pectorales correspondent à nos bras ! Toujours par paires, elles jouent le rôle de stabilisateur de nage pour les déplacements verticaux. Selon les espèces, leurs formes peuvent être très variables. Elles permettent à certains poissons de marcher (baudroie, poisson de mer). Les nageoires ventrales/pelviennes correspondent à nos jambes. Aussi par paires, elles fonctionnent en binôme avec les nageoires pectorales dans les déplacements verticaux et stabilisent les changements de directions rapides. Elles permettent aussi au poisson de ralentir ou freiner. Enfin, la nageoire adipeuse est absente chez de nombreuses espèce, on la retrouve principalement chez les Salmonidés comme la Truite ou l’Omble chevalier.
♣ Espèces présentes dans notre carnet de fiches de détermination (vendu dans notre boutique)
On reconnait la Carpe par sa longue nageoire dorsale, ses écailles bien marquées et ses deux paires de barbillons (sortent de petites moustaches qui lui permettent de toucher l’environnement qui l’entoure).
C’est la plus ancienne espèce piscicole domestiquées par l’Humain : des traces d’élevage au Néolithique (-14’000 ans) sont connues. ♣
La Tanche possède un dos bossu, une queue en forme de trapèze et une paire de barbillons (sorte de petites moustaches qui lui permettent de toucher l’environnement qui l’entoure).
Elle vit en solitaire et peut s’adapter facilement à son environnement. Elle hiberne en hiver en s’enfonçant dans la vase. C’est un poisson qui supporte mieux que la plupart des autres poissons de faibles quantités d’oxygène. ♣
Le Chevaine a un corps fin et allongé et de grosses écailles brodées d’un liseré sombre. Les jeunes vivent en bancs mais les adultes sont solitaires. Une femelle de 35 cm peut déposer environ 40’000 œufs, avec des pontes record pouvant aller jusqu’à 100’000 œufs. ♣
Le Gardon possède des nageoires orangées, la nageoire dorsale étant alignée sur les nageoires pelviennes. Il se reconnait également à son œil rougeâtre. Il montre un curieux phénomène d’inversion sexuelle ; en vieillissant, les mâles se transforment en femelles. ♣
On reconnait facilement la Perche grâce à ses sept zébrures verticales et sa première nageoire dorsale très développée et épineuse qu’elle dresse face à un danger afin de dissuader son prédateur de l’attaquer.
Les jeunes vivent en bancs, les adultes sont solitaires. ♣
Le corps et la tête du Brochet sont allongés et sa nageoire dorsale est petite et très reculée sur le dos lui permettant une grande puissance dans l’eau, nécessaire à la capture de ses proies.
Il guette ses proies, embusqué dans la végétation, sa mâchoire peut contenir jusqu’à 700 dents lacérées, une fois une proie capturée, elle n’a aucune chance de s’échapper. Le Brochet peut vivre plus de 30 ans ! ♣
Le Silure possède un corps cylindrique et allongé avec une longue nageoire anale qui s’étend sur plus de la moitié de son corps. Sa tête est large et aplatie avec un large fente buccale entourée d’une paire de longs barbillons (sorte de petites moustaches qui lui permettent de toucher l’environnement qui l’entoure) sur la lèvre supérieure et de deux paires de barbillons plus courts sur le menton. Le Silure ne possède pas d’écailles. La femelle dépose ses œufs dans des cuvettes creusées dans le sol ou des nids dans la végétation et c’est le mâle qui garde la ponte.
Le Silure a été introduit dans le Léman vraisemblablement pour la pêche sportive, il s’agit donc d’une espèce exotique. Sa grande taille fait de lui un animal difficile à extraire de l’eau. Sa chair peut être consommée mais c’est principalement la performance qui intéresse les pêcheurs qui l’attrapent. Petit à petit, il colonise tout le Léman, mangeant de grande quantité d’autres animaux du lac. ♣
Le Corégone présente un corps fuselé terminé par une petite tête et de petites écailles argentées. Le Corégone est un salmonidé, il possède donc une nageoire adipeuse. La Féra ayant disparu du Léman, notamment à cause de la surpêche, une « nouvelle » Féra, un Corégone provenant essentiellement du lac de Neuchâtel, a été réintroduit par l’humain. ♣
La Truite nait dans les rivières, certaines y restent ensuite toute leur vie alors que d’autres descendent dans le lac pour y vivre et ne remontent que l’hiver pour se reproduire dans le même cours d’eau où elles sont nées.
Les Truites de rivière (fario) et de lac (lacustre) s’adaptent à leur environnement. La Truite lacustre a de la place pour grandir et de la nourriture en abondance, elle peut devenir très grande (50 à 70cm). Sa robe est plutôt argentée avec plein de points noirs. De la famille des Salmonidés, elle possède une nageoire adipeuse. ♣
L’Omble est un poisson sombre avec des points plus clairs. Son ventre est blanc à rougeâtre et devient rouge vif chez les mâles lors de la reproduction. Le bord antérieur de ses nageoires pectorales, ventrales et l’anale sont généralement blanc brillant.
Comme les autres Salmonidés, il possède une nageoire adipeuse. L’Omble apprécie les eaux bien oxygénées et transparentes, il n’aime pas l’envasement. L’Omble se reproduit dans les profondeurs du Léman, entre 50 à 120m de profondeur. ♣
Le Barbeau possède un corps fuselé, presque cylindrique et un ventre aplati. Il a un long museau, une bouche ouvrant vers le bas et bordée de deux paires de barbillons (sorte de petites moustaches qui lui permettent de toucher l’environnement qui l’entoure). Il se nourrit des petits animaux qui vivent dans les sédiments et les fonds de lacs et cours d’eau, des œufs des autres poissons ou de déchets organiques.
Les Barbeaux passent l’hiver dans une forme d’hibernation, en petits groupes. Ce sont de grands voyageurs, des distances de plus de 300km ont déjà été enregistrées.
L’Ombre se reconnait facilement par sa très grande nageoire dorsale. Il possède une nageoire adipeuse, comme les autres Salmonidés, et est plutôt gris-argenté avec des petits points noirs. Ce poisson est très sensible à la pollution et à une température de l’eau élevée. Les Ombres apprécient les embouchures des cours d’eau où ils alternent entre les rivières et le lac.
Le corps de la Brême franche est haut, bossu et très comprimé latéralement. La nageoire anale est longue et sa queue est découpée. C’est un poisson grégaire, c’est-à-dire qu’il aime vivre en groupe. Les Brèmes se reproduisent en grands groupes dans la végétation dense.
L’Anguille est un poisson serpentiforme dont les nageoires dorsale, caudale et anale forment une bande continue. Les Anguilles éclosent dans l’Atlantique Ouest et migrent pendant 3 ans à l’état larvaire en direction des côtes européennes. Elles se transforment ensuite en civelles (stade juvénile) et remontent les cours d’eau. Elles vivent pendant 5 à 12 ans dans les lacs et les rivières à faible courant.Après ce stade, elles se transforment en Anguilles argentées, cessent de se nourrir et retournent à la mer des Sargasses pour se reproduire. Cela fait longtemps que l’on n’a pas observé d’Anguille dans le Léman mais peut-être se cache-t-elle toujours dans nos eaux…
La Lotte est un poisson allongé avec une large tête aplatie avec un long barbillon au menton et deux très courts barbillons aux narines (sorte de petites moustaches qui lui permettent de toucher l’environnement qui l’entoure). Ses nageoires dorsale et anale sont très longues.
Elle aime les eaux fraiches, claires et riches en oxygène. On peut l’observer sous les épaves où elle aime bien se cacher.
Le Rotengle est un poisson plutôt haut, comprimé latéralement. Sa nageoire pelvienne est située plus en avant que sa nageoire dorsale. Les parties extérieures des nageoires ventrales, de l’anale et de la caudale sont rouge vif. Il vit en petits bancs et aime la végétation. En hiver, il hiverne dans les eaux profondes. Les adultes meurent après s’être reproduits.
La Vandoise est un petit poisson au corps élancé, presque cylindrique. Sa nageoire anale est concave. Il vit en bancs et nage très rapidement. Il a besoin d’eau claire et pure.
L’Ablette est un petit poisson au corps aplati latéralement avec une bouche pointant vers le haut et une longue nageoire anale. Les Ablettes vivent en grands bancs et proches de la surface. Elles sont peu sensibles au manque d’oxygène et à la pollution. Ses écailles, argentées et brillantes mais aussi facilement caduques, servaient à la fabrication de perles.
Le Spirlin est un petit poisson avec un corps comprimé latéralement, une longue nageoire anale et une bouche pointant vers l’avant. Il aime les eaux très propres et riches en oxygène et vit en petit groupe.
Le Goujon a un corps cylindrique et un long museau entouré d’une paire de courts barbillons (sorte de petites moustaches qui lui permettent de toucher l’environnement qui l’entoure). Il est capable d’adapter sa couleur à l’environnement ! Il vit en petits bancs sur le fond et mange des petits organismes dans les sédiments et des déchets organiques. En hiver, il migre vers des endroits plus profonds.
Le Vairon est un petit poisson au corps cylindrique et avec de grands yeux. Ses écailles sont très petites. Il vit dans les eaux claires et riches en oxygène, en banc et proche de la surface.
Petit poisson avec une tête de grenouille et de grandes nageoires pectorales en éventail. Poisson vivant sur le fond de l’eau. La femelle colle ses œufs sous des pierres et le mâle garde la ponte jusqu’à l’éclosion. Le Chabot ne possède pas de vessie natatoire lui permettant de flotter, c’est pourquoi il vit au fond de l’eau.
La Loche franche possède un corps cylindrique et allongé et trois paires de barbillons (sorte de petites moustaches qui lui permettent de toucher l’environnement qui l’entoure). Elle est couverte de marbrures foncées. La Loche franche est active essentiellement la nuit. Le mâle garde la ponte jusqu’à ce que les alevins nagent librement.
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