Faisons un saut dans le passé ! Vous connaissez sûrement la fameuse période de glaciation de Würm qui a touché la planète entre -115’000 et -10’000 av. J.-C, et durant laquelle les environs lémaniques subirent des transformations majeures ! C’est durant cette dernière glaciation que naquit le Glacier du Rhône et ses frères et sœurs qui constituaient alors un épais manteau congelé pouvant atteindre une hauteur de 1000m par endroits…Un des bras du glacier atteignait alors Soleure, tandis que l’autre s’était avancé jusqu’à l’est de Lyon. Cela nous donne une bonne idée quant à la surface qu’il recouvrait et la quantité de glace présente dans nos régions à cette époque.
Après cette période intensément froide, les températures se sont adoucies vers -15’000 et la glace a peu à peu fondu, dessinant les reliefs et creusant les lacs que nous connaissons bien aujourd’hui. Le Léman en fait bien évidemment partie ! Vestige du mastodonte que le glacier fût, le Rhône coule de nos jours tranquillement au fond de sa vallée, générant la majorité des eaux du Léman. Mais de nos jours, que reste-t’il de ces glaces millénaires ?
Tous les glaciers que l’on peut observer aujourd’hui proviennent de cette période de glaciation. Le glacier du Rhône n’est par contre en rien comparable à ce qu’il était auparavant, comme tous les glaciers en Suisse et plus largement sur la planète. Avec le changement climatique, ce sont de lourdes peines qui leur sont infligées
Pour exemple : attraction touristique réputée, la fameuse grotte du glacier du Rhône est même retaillée chaque année tant le recul de la langue glacière est rapide. Tous les ans, le glacier recule de 8.5 mètres et perd 25cm d’épaisseur en moyenne. Tous les glaciers alpins sont sujets à cette fonte massive. Selon une étude internationale « Global-scale hydrological response to future glacier mass loss » de 2018 : le débit total du Rhône en été pourrait diminuer de 15% d’ici à 2100.
© Photo : Pegasus2 / WWF