Plumage mystérieux – comme un encryptage ciselé d’or et de chevrons noirs, comportement farouche et démarche lente propre aux hérons, c’est ainsi que l’on pourrait décrire le « fantôme solitaire des roselières », plus connu sous le nom de Butor étoilé. Dans nos régions, c’est un migrateur régulier que l’on peut observer entre décembre et février.
La majeure partie de la population des Butors étoilés est établie en Europe de l‘Est (Russie, Roumanie, Biélorussie, Pologne, Ukraine) entre avril et juillet, dans de grandes roselières marécageuses qui constituent leur habitat idéal pour la période de reproduction. C’est durant cette période que le mâle émet un chant caractéristique rappelant la corne de brume pour séduire les femelles. Le nid des Butors étoilés est construit sur l’eau à base de roseaux secs, et offre une véritable plate-forme pour accueillir les 3 à 5 œufs pondus en moyenne par la femelle, qui éclosent 25 jours plus tard.
En période de migration et pour la période hivernale, le Léman offre au Butor étoilé quelques habitats de choix, comme la roselière de la réserve des Grangettes. Bien camouflé dans les roseaux grâce à son plumage, il devient alors quasiment invisible lorsqu’il se sent menacé, en adoptant un comportement typique : il étire son cou, pointe son bec vers le ciel et imite le mouvement des tiges de roseaux qui l’entoure. L’illusion est parfaite.
Il puise sa nourriture dans les eaux peu profondes, guettant le moindre poisson, amphibien ou insecte aquatique qui passerait sous son bec. Ses pattes munies de longs doigts lui permettent d’être très agile pour se déplacer dans les roseaux, lorsqu’il chasse. Depuis une trentaine d’années, les populations de Butors étoilés sont en déclin à cause de la destruction de leurs habitats naturels par la densification humaine.
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