Dès le mois de mai, vous avez sûrement déjà pu observer sur le Léman le bal des Sternes pierregarin lorsqu’elles sont de retour du Golfe de Guinée pour leur période de reproduction, après leur hivernage au chaud… Facilement reconnaissables avec leurs ailes profilées et leur calotte noire, leur silhouette raffinée et élancée rendent leur vol particulièrement vif et élégant, ce qui lui vaut son surnom : « hirondelle de mer ».
Historiquement, le Léman était accueillant pour les Sternes. Les rives naturelles constituées de grèves ou les rivières alluviales sont les habitats naturels de l’espèce. Les diverses pressions anthropiques et les travaux d’artificialisations des rives ont provoqué une perte de nombreux sites de nidification et ont ainsi mené une chute drastique du nombre de couples nicheurs jusque dans les années 1950.
Depuis les années 1970, la mise place de radeaux-nichoirs sur divers plans d’eau critiques (Léman, lac de Neuchâtel, lac de Zürich, etc.) ont inversé la tendance : ils substituent ces milieux disparus essentiels à sa reproduction. Aujourd’hui, en Suisse, la Sterne pierregarin est dépendante de ces structures artificielles. Très bien entretenues et placées à l’écart des dérangements, elles réduisent la concurrence de nidifications et amoindrissent la pression de prédation sur les œufs.
Sur le Léman, divers sites naturels proposent ces radeaux-nichoirs, principalement réservés pour les Sternes. À Préverenges par exemple, l’îIe aux oiseaux accueille sur sa plateforme une trentaine de couples nicheurs chaque année !
Photo : © Gaetan Mineau / Flickr