N°35 : Un rayon de soleil et les tortues se réveillent

Le printemps est arrivé ; la température monte, le soleil guette et nos journées se rallongent, mais surtout c’est le réveil pour de nombreuses espèces qui hibernent durant la période froide. C’est le cas de la Cistude d’Europe, seul chélonien indigène, ou tortue pour les intimes, qu’on trouve dans la région lémanique. Elle n’est pas présente dans le lac, mais côtoie d’autres zones humides comme les marais et étangs. Durant l’hiver rude et froid, cette tortue palustre se montre extrêmement résistante aux basses températures et se réfugie au fond de son étang, dans la vase. Sa peau permet de capter l’oxygène contenu dans l’eau, et ainsi lui permet de tenir plus de six mois sans utiliser ses poumons. Mais avant d’aborder ses mœurs et coutumes, comment reconnaître cet animal à carapace ?…

Dotée d’une carapace ovale et moyennement aplatie, la Cistude d’Europe semble avoir un galet plat sur le dos, qui peut varier du brun-olive au noir et pointillé de jaune. Il est peu probable que vous la confondiez avec une tortue exotique relâchée par un possesseur las et ennuyé de ce pauvre animal… Avec sa mâchoire cornée supérieure qui continue en fente jusqu’aux narines, ses pattes palmées et sa longue queue caractéristique, la Cistude d’Europe, carnivore et charognarde, se nourrit d’invertébrés aquatiques, tels que larves, vers et mollusques, ainsi que de cadavres de divers vertébrés. Mais la Cistude tente tout de même d’avoir une alimentation équilibrée en y ajoutant quelques végétaux comme des lentilles d’eau ou nénuphars. Après un bon ravitaillement, commence l’accouplement qui peut durer jusqu’à mi-juillet avec généralement une unique ponte de 3 à 19 œufs. Les femelles peuvent parcourir jusqu’à 4 kilomètres afin de trouver un site adéquat où déposer leurs œufs à la coquille fine et souple.

Un endroit calme et tranquille est donc indispensable aux Cistudes, tels les marais et les étangs, entourés de prairies sèches, pentes buissonneuses ou buttes sablonneuses offrant un abri aux inondations et un site de ponte favorable. Méfiante et craintive, elle sera active aux heures les plus chaudes de la journée. Treize sous-espèces différentes ont été reconnues en Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient ; trois d’entre elles sont présentes en France et une seule en Suisse. Comme trois quarts des espèces de reptiles, la Cistude d’Europe est inscrite sur la Liste Rouge des espèces menacées. En effet, les cours d’eau et zones humides sont particulièrement menacés par la surcharge des pesticides et engrais, détruisant toute la diversité et dynamique naturelle et laissant leurs occupants restants sous grande pression.

Informations tirées des sites :
Info fauna, Centre Suisse de Coordination pour la Protection des Amphibiens et Reptiles de Suisse (karch), Cistudes d’Europe
La Maison de la Rivière, Stratégie Cistudes

Crédit photo : ©Robert Nicolas

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