N°65 : Quartiers d’hiver

L’hiver est là, et avec lui la pratique de la nage en eau froide. Froide ? Pas pour tous. De nombreux oiseaux viennent profiter des eaux chaudes (entendre par là : non gelées) du Léman pour passer l’hiver. Ils en 𝗮𝗽𝗽𝗿𝗲́𝗰𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗹𝗮 𝗴𝗿𝗮𝗻𝗱𝗲 𝘀𝘂𝗿𝗳𝗮𝗰𝗲 𝗱’𝗲𝗮𝘂 𝗰𝗮𝗹𝗺𝗲 𝗲𝘁 𝗹’𝗮𝗯𝗼𝗻𝗱𝗮𝗻𝘁𝗲 𝗻𝗼𝘂𝗿𝗿𝗶𝘁𝘂𝗿𝗲.

Grâce à des 𝗿𝗲𝗰𝗲𝗻𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 𝘁𝗿𝗮𝗻𝘀𝗳𝗿𝗼𝗻𝘁𝗮𝗹𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗲𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗼𝗷𝗲𝘁𝘀 𝗱𝗲 𝗯𝗮𝗴𝘂𝗮𝗴𝗲𝘀, un grand nombre de connaissances ont été acquises sur leurs provenances et sur les relations qu’ils entretiennent avec notre lac. Voici quelques éléments.

Les oiseaux que l’on peut voir sur le Léman en hiver nichent à la belle saison 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝗿𝗲́𝗴𝗶𝗼𝗻𝘀 𝘁𝗿𝗲̀𝘀 𝘃𝗮𝗿𝗶𝗲́𝗲𝘀. Espèces les plus répandues, le Grèbe Huppé et le Fuligule Morillon migrent depuis le nord (NO pour le premier, NE pour le second). Une partie des individus présents en hiver reste sur le Léman pour la période de reproduction.

La migration se base sur des changements saisonniers 𝘁𝗲𝗹𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗮 𝗱𝘂𝗿𝗲́𝗲 𝗱𝘂 𝗷𝗼𝘂𝗿, 𝗹𝗲 𝗴𝗲𝗹 𝗼𝘂 𝗹𝗮 𝗱𝗶𝘀𝗽𝗼𝗻𝗶𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗲𝗻 𝗿𝗲𝘀𝘀𝗼𝘂𝗿𝗰𝗲 𝗮𝗹𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲. Pour la plupart des espèces, ces trois critères vont impliquer une migration Nord-Sud. Les dates précises de migrations sont ensuite directement influencées par les conditions météorologiques.

𝗖𝗲𝗿𝘁𝗮𝗶𝗻𝗲𝘀 𝗲𝘀𝗽𝗲̀𝗰𝗲𝘀 𝗳𝗼𝗻𝘁 𝘁𝗼𝘂𝘁𝗲𝗳𝗼𝗶𝘀 𝗲𝘅𝗰𝗲𝗽𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮̀ 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗹𝗼𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲. Un exemple intéressant est celui de la Nette rousse. Cette espèce est répandue en Europe, de l’Espagne à la Roumanie. L’hiver venu, les individus convergent vers le Léman (et d’autres grands lacs de la région) suivant ainsi plutôt un axe Ouest-Est.

Les effectifs évoluent au gré de certains bouleversements environnementaux. Par exemple, 𝗹’𝗮𝗿𝗿𝗶𝘃𝗲́𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗠𝗼𝘂𝗹𝗲 𝘇𝗲́𝗯𝗿𝗲́𝗲 𝗲𝗻 𝟭𝟵𝟲𝟮 a provoqué une hausse massive des effectifs hivernants de Fuligules morillons et de Foulques macroules, friands de ce petit coquillage. Autre exemple, 𝗹𝗲 𝗿𝗲𝘁𝗼𝘂𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗖𝗵𝗮𝗿𝗮𝗰𝗲́𝗲𝘀, plantes aquatiques indicatrices de l’amélioration de la qualité de l’eau, a permis une augmentation des oiseaux herbivores comme la Nette Rousse et le Canard chipeau.

𝗟𝗲 𝗿𝗲́𝗰𝗵𝗮𝘂𝗳𝗳𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗰𝗹𝗶𝗺𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 influence lui aussi ces migrations. Les hivers plus doux dans les pays nordiques retiennent davantage qu’avant le Fuligule Morillon, le Garrot à l’œil d’or ou encore le Goéland cendré. Plus au sud, la hausse des sécheresses dans la péninsule ibérique pousse la migration de la Nette Rousse.

Les hivernants sont plus nombreux aujourd’hui qu’au début du 20e siècle. 𝗕𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲 ? Le sujet est sensible. Certaines espèces piscivores sont perçues comme des concurrentes par les pêcheurs. Si l’on sait aujourd’hui que le Grèbe Huppé, espèce protégée, ne cause pas de dommages aux effectifs de poissons lacustres, le Grand Cormoran est plus régulièrement pointé du doigt.

Crédits photos :

📸 A. Pochelon
📸 A. Pochelon

Sources :

🌐 Keller (2011), La Suisse, refuge hivernal pour les oiseaux d’eau.
🌐 Agir pour la biodiversité | Haute-Savoie : Oiseau d’eau hivernant sur le Léman

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