Macro et microplastique

Le plastique est une source importante de pollution dans le Léman

des plastiques qui arrivent dans le Léman sont des poussières de pneus
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microplastiques se trouvent sous votre serviette de bain quand vous faites bronzette sur les plages lémaniques !
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de plastique entrent dans le lac chaque année
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Problématique

Contexte

« La pollution plastique est bien plus qu’un simple problème environnemental ; c’est une crise qui menace directement la santé publique et la biodiversité. Les microplastiques se propagent dans nos écosystèmes, contaminant nos sources d’eau et pénétrant même nos chaînes alimentaires. Leurs effets néfastes ne se limitent pas aux océans lointains, mais se retrouvent jusque dans nos propres maisons, nos aliments et nos corps. Les études scientifiques révèlent des niveaux alarmants de microplastiques dans l’air que nous respi­rons, dans la neige qui orne les sommets de nos montagnes, dans les aliments que nous consommons et même dans notre sang et le placenta de notre progéniture. Cette contamination généralisée engendre des risques graves pour notre santé et celle des générations futures. »

Extrait du rapport « Swiss Plastic Action » publié en mai 2024 par Earth Action (EA)

Il y a 50 ans, lorsqu’il était question de pol­lution des eaux, notre inconscient collectif imaginait des nappes de pétrole dérivant au gré des courants, piégeant la faune aquatique, engluée dans une masse noire et visqueuse. Il y a 25 ans, notre incons­cient collectif a intégré la notion de conti­nent de plastiques, « îles » flottant entre deux eaux qui, elles aussi, dérivent au gré des courants. Et maintenant ?

Les images d’animaux enchevêtrés et prisonniers de déchets de plastiques en tout genre fusent sur la toile, dans les kiosques ou sur le petit écran. Elles illustrent les conséquences d’une société du tou­jours plus mais qui ne se soucie guère de l’incidence de ses actes, parfois de l’autre côté du planisphère. Ce paradigme est-il en train de changer ?

Les études sur le sujet sont toujours plus nombreuses, la littérature ne fait que s’enrichir et le savoir évolue, se précise. Une science toute jeune qui étudie l’im­pact du plastique sur les organismes et n’attend qu’une chose : se défouler. En parallèle, les psychologues se posent la question de savoir comment modifier les comportements, quel est le juste mes­sage qui induira une prise de conscience sur le fond et qui perdurera. La problématique a donc fait le tour du monde et est entrée dans la cour des plus grands problèmes environnementaux que l’humanité a engendrés et auxquels elle doit faire face.

Le Léman n’échappe pas à cette inva­sion de plastique et c’est dans ce contexte que l’ASL a, depuis 2014, souhaité s’atta­quer à cette thématique, un combat qu’elle mène depuis 10 ans maintenant avec d’un côté, des actions concrètes sur le terrain comme Net’Léman – le grand nettoyage du lac et des actions de science participative comme l’App Net’Léman, de l’autre des études scientifiques comme Pla’stock ou Léman Plastic Action.

À l’heure actuelle, les conséquences avérées touchent potentiellement la faune lacustre. Oiseaux, poissons et mammifères sont les premières victimes. L’ingestion de débris peut entraîner l’obstruction des voies digestives et/ou respiratoires, et aboutir à la mort dans le pire des cas.

Une autre conséquence moins visible mais tout aussi problématique est l’ingestion des microplastiques par des organismes plus petits, comme le plancton, les moules, etc. Selon un rapport de l’EPFL, mandaté par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), l’ingestion est un fait avéré. Toutefois, l’impact dans la chaîne alimentaire, à savoir le phénomène de bioaccumulation, est fortement suspecté mais pas encore prouvé. La métabolisation d’additifs présents dans certaines matières plastiques pourrait conduire les organismes situés plus haut dans la chaîne alimentaire à stocker des composants toxiques. En d’autres termes, l’humain, situé en haut de la chaîne alimentaire, pourrait ingérer des quantités très importantes de produits nocifs en consommant des produits du lac, imitant ainsi le même phénomène actuel de bioaccumulation avec divers métaux lourds.

Que fait l'ASL

Pla’stock

Réalisée en collaboration avec l’Université de Genève, l’étude « Pla’stock » de l’ASL, proposée et soutenue par la CIPEL afin de répondre à son plan d’action, a permis d’estimer les quantités de plastiques présentes sur les plages du Léman en 2021 et 2022.

Répartis sur 25 plages, 217 échantillons de substrat ont été prélevés. Les microplastiques (0,3 à 5 mm) extraits de ces échantillons et comptabilisés révèlent une moyenne de 8’000 microplastiques par m2 soit, pour une serviette de bain de 1,5 m2, 12’000 éléments. Ce chiffre montre l’importance de l’apport des fibres textiles synthétiques relâchés par les vêtements lors du lavage ou par usure courante (plus de 60 %). Le restant provient de la fragmentation des plastiques dans l’environnement.

Côté macroplastiques, la concentration moyenne est de 3,4 éléments plastiques par mètre linéaire parcouru sur une plage. La majorité des éléments récoltés sont des fragments non identifiés. Les trois éléments les plus souvent identifiés sont les emballages de nourriture, les mégots de cigarettes et les pellets (granulés plastiques industriels).

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Léman Plastic Action

L’ASL a mandaté le bureau EA – Earth Action pour développer, avec la contribution de l’expertise de l’ASL, un modèle de prédiction de la pollution plastique dans le Léman, ainsi que des scénarios visant à la réduire à l’horizon 2040.

La modélisation a démontré que près de 100 tonnes de plastiques parviennent chaque année dans le Léman, principalement via les eaux de ruissellement sur les sols imperméables (83%). Le secteur automobile en est le principal contributeur (33%), suivi du secteur de la construction (24%) et des infrastructures publiques (11%).

Huit scénarios ont été imaginés et offrent chacun une perspective de diminution de la pollution plastique dans le bassin lémanique en fonction des actions entreprises et des niveaux d’ambition. Le plus radical permettrait d’atteindre 75% de réduction d’ici 2040 en combinant des actions en amont et en aval de la production de plastique à des changements de comportement individuel et collectif.

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Écoles

La sensibilisation et l’éducation des jeunes est une priorité pour l’ASL, car mieux connaître le lac, c’est mieux le préserver !
En plus des ateliers de découverte de la biodiversité lémaniques en classe ou à l’Espace Léman, notre centre nature dédié au lac, des ateliers de sensibilisation à la problématique des plastiques et des actions de nettoyages sont proposés.

En classe
Un atelier de 90 minutes sur la problématique de la pollution liée au plastique. Une première partie est dédiée aux enjeux de la pollution du milieu aquatique suivie d’un atelier pratique durant lequel les élèves comptabilisent au microscope les plastiques contenus dans un échantillon de substrat prélevé sur une plage. L’objectif est de prendre conscience de la quantité de microplastiques retrouvés sur les plages et de réfléchir aux solutions existantes pour limiter cette contamination.

À l’extérieur
Nombreux sont les déchets que l’on retrouve au bord du lac ou des cours d’eau. Une fois dans l’eau, ils se fragmentent, polluant l’eau que nous buvons, entrant dans la chaîne alimentaire ou continuant leur chemin jusqu’à la mer puis l’océan. Avec cette animation, l’ASL propose de passer à l’action en ramassant les déchets au sol, ce qui permet également de sensibiliser les jeunes aux divers types de plastiques que l’on retrouve dans l’environnement. Tout le matériel est fourni par l’ASL.

Inscription

 

Grand public

En dehors des écoles l’ASL est présente lors de différentes manifestations pour informer et communiquer sur la problématique des plastiques dans l’environnement, parler de l’impact sur le milieu naturel et proposer des solutions.

Les réseaux sociaux et la presse sont également des vecteurs d’information et de sensibilisation importants pour l’ASL.

Conférence

Dans la continuité de l’étude Léman Plastic Action, l’ASL organise le 18 mars 2025 une grande conférence publique « Overdose de Plastique dans le Léman ? » 

Colloque

Suite à une étude de 2018, l’ASL a organisé le 21 novembre 2019 un workshop en invitant des scientifiques, gestionnaires d’infrastructures ou responsables d’administrations à se pencher sur la question. Les objectifs sont d’une part d’informer et de faire le point sur l’état de l’art dans notre région et d’autre part de chercher des solutions réalisables dans le but d’initier des projets concrets !

Ci-dessous vous trouverez la vidéo récapitulative de cette journée.

L’ASL a choisi 4 thématiques sur lesquelles les groupes d’experts se sont penchés :

  • Pollution plastique via les eaux de chaussée : poussières de pneu
    Que faire pour réduire cette principale source de plastique dans le Léman ?
  • Traitement des eaux
    Vecteurs ou freins de la pollution par le plastique dans les écosystèmes aquatiques (lacs, rivières)?
  • Déchets sauvages
    Quelles solutions apporter pour minimiser les macro-plastiques (+5mm) dans l’environnement ?
  • Ecosystèmes
    Quels sont les dangers de la pollution par le plastique ? Transfert via la chaîne alimentaire jusqu’à l’humain ?

Suite à ces ateliers, un premier projet a été mis sur pied en partenariat avec l’Université de Genève et la CIPEL pour réaliser un inventaire du stock de macro et microplastiques sur les plages du Léman. Plus d’informations

Net’Léman

Action de nettoyage des rives et des fonds du Léman déclinée dans une dizaine de secteurs sur tout le pourtour du Léman. Elle réunit le même week-end des bénévoles de tous âges et horizons, équipes de plongée certifiées, paddleuses et paddlers, navigatrices et navigateurs et autres partenaires lacustres, dans le but de préserver la beauté et la santé du Léman.

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Application Net’Léman

L’ASL désire impliquer la société civile afin de collecter des données sur les déchets sauvages afin de mieux comprendre leur provenance et trouver des solutions pour endiguer ce fléau.

La nouvelle application Net’Léman est destinée aussi bien au ramassage spontané, lors d’une balade par exemple, qu’à un ramassage de grande envergure organisé par un groupe de personnes motivées. Facile d’utilisation, elle incite les plus jeunes comme les plus âgés à ajouter leur pierre à l’édifice. Les fonctionnalités permettent de rentrer les données en quelques clics, voire de donner plus de détails et alimenter ainsi la base avec des données très complètes (météo, type de sol, type de déchets …).

En collaboration avec la HEIG-Vaud, l’ASL pourra ainsi établir des statistiques précises afin de comptabiliser et mieux connaître les flux de déchets dans la région lémanique. Ces données précieuses alimenteront des études scientifiques et offriront la possibilité de cibler les actions de sensibilisation et d’information de l’ASL, le but étant de réduire le rejet de déchets dans notre environnement.

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Actions sur mesure

Un service dédiée aux groupes (entreprises, écoles…) a également été mis en place pour organisé des actions de nettoyage sur mesure :

Objectifs

  • Nettoyer la zone
  • Trier les déchets
  • Comptabiliser les déchets
  • Eviter la pollution par les déchets sauvages
  • Contribuer à un projet de science participative

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Outre sa présence dans plusieurs commissions (pêche et ports au canton de Genève, Forum Grand Genève, Thonon Agglo, Comités de Rivières), l’ASL intervient auprès des autorités lorsqu’elle le juge nécessaire.

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