Le dernier « 60 secondes de l’ASL » retraçait de l’apparition de l’agriculture autour du Léman. Nous avons notamment évoqué l’habitation de prédilection des riverains à l’époque : les villages lacustres. Zoom sur ces lieux de vie historique qui constituent une page de l’histoire du Léman… « Village lacustre » est un terme très utilisé dans le vocabulaire de l’archéologie ou de l’ethnographie. Il désigne des constructions situées sur les rives d’un plan d’eau mais aussi sur l’eau ; dans ce cas elles peuvent être flottantes ou sur pilotis. Cependant autrefois, ce terme de « village lacustre » était utilisé de manière erronée, car il illustrait uniquement des habitations volontairement construites « les pieds dans l’eau » voire même sur l’eau. En réalité, les populations du Néolithique souhaitaient vivre près de l’eau mais sur le sol sec. Au vu de la variabilité du niveau du lac, les lacustres ont toujours construit leurs maisons en les surélevant à l’aide de pilotis. Et oui, 𝐥𝐞 𝐧𝐢𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐮 𝐥𝐚𝐜 𝐨𝐬𝐜𝐢𝐥𝐥𝐚𝐢𝐭 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝟔 𝐦𝐞̀𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐝𝐞 𝟑 𝐦𝐞̀𝐭𝐫𝐞𝐬 par rapport à l’altitude moyenne d’aujourd’hui ! Ces hommes préhistoriques ont donc dû constamment déplacer et reconstruire leurs villages en essayant d’avoir les pieds au sec !
De nombreux sites palafittiques ont été mis en lumière tout autour du Léman depuis les années 1850, démontrant la vaste 𝐨𝐜𝐜𝐮𝐩𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐋𝐞́𝐦𝐚𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟖𝟓𝟔 𝐚𝐯. 𝐉.𝐂. 𝐞𝐭 𝟖𝟔𝟐 𝐚𝐯. 𝐉.𝐂. Ce type d’habitat était répandu au cours de la période de l’âge du bronze en Europe, tout particulièrement en Suisse et dans le Jura où les sites sont très nombreux. À Genève, le village du Plonjon, composé de maisons sur pilotis, fut occupé entre 1070 et 858 av. J.-C. Il représente la 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐚𝐠𝐠𝐥𝐨𝐦𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐠𝐞𝐧𝐞𝐯𝐨𝐢𝐬𝐞 ainsi que le dernier établissement construit et occupé dans la Rade. Il ne reste aujourd’hui que des pieux enfoncés dans l’argile du Léman et quelques restes d’outillage en pierre ou en bronze dissimulés sous le sable. Le village du Plonjon n’est pour autant pas le seul vestige témoignant de l’implantation à long terme de l’Homme sur les rives du Léman. En effet, d’autres sites palafittiques ont été observés, notamment sur les rivages des régions de Lausanne et de Thonon.
Sources :
Wikipédia , « Cités Lacustres »;
P. Corboud, Archives des Sciences (2012, 65:237-248) « L’archéologie lémanique un siècle après F.A. FOREL »; Campus n°111 « Les suisses d’avant la Suisse », fév. 2013;
Lémanique n°102, « Pieux et fumier, richesses du Léman »