N°55 : Un Atlantide Lémanique

Que sont donc ces 𝗺𝘂𝗿𝘀 𝗶𝗺𝗺𝗲𝗿𝗴𝗲́𝘀 que l’on peut observer à Genève non loin des rives de Cologny, du Reposoir ou encore du Vengeron? Véritables constructions architecturales inondées, ils forment des paysages sous-lacustres dignes d’un Atlantide plus vrai que nature !

Ce ne sont pourtant pas les vestiges d’habitations, mais des vestiges de 𝗰𝗮𝗿𝗿𝗶𝗲̀𝗿𝗲𝘀 𝗱’𝗲𝘅𝗽𝗹𝗼𝗶𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 d’une pierre d’exception : 𝗹𝗮 𝗺𝗼𝗹𝗮𝘀𝘀𝗲. En effet, du XIVe au XVIIIe siècle, cette pierre fut extraite à foison car, 𝗿𝗲́𝗽𝘂𝘁𝗲́𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘀𝗮 𝘀𝗶𝗺𝗽𝗹𝗶𝗰𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹 𝗲𝘁 𝘀𝗮 𝗳𝗮𝗰𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗱’𝗮𝗰𝗰𝗲̀𝘀, elle fut très utilisée dans la réalisation de projets d’ampleur, tels que la 𝗺𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻 𝗧𝗮𝘃𝗲𝗹, 𝗹𝗮 𝗖𝗮𝘁𝗵𝗲́𝗱𝗿𝗮𝗹𝗲 𝗦𝘁-𝗣𝗶𝗲𝗿𝗿𝗲 𝗼𝘂 𝗲𝗻𝗰𝗼𝗿𝗲 𝗹’𝗛𝗼̂𝘁𝗲𝗹-𝗱𝗲-𝗩𝗶𝗹𝗹𝗲.

En revanche, la technique d’extraction n’était pas de tout repos.

À l’époque, l’extraction ne se faisait que 𝗾𝘂𝗲𝗹𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗺𝗼𝗶𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗮𝗻 𝗽𝗲𝗻𝗱𝗮𝗻𝘁 𝗹’𝗵𝗶𝘃𝗲𝗿, période durant laquelle le niveau du lac pouvait 𝗯𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲𝗿 𝗷𝘂𝘀𝗾𝘂’𝗮̀ 𝟯 𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀, rendant ainsi accessible la roche tant convoitée.

Le travail des carriers consistait à isoler la zone d’exploitation, puiser l’eau à l’intérieur de la zone, scier des fosses pouvant atteindre 3 mètres de profondeur puis 𝗱𝗲́𝗰𝗼𝘂𝗽𝗲𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗯𝗹𝗼𝗰𝘀 𝘀𝘂𝗿 𝗺𝗲𝘀𝘂𝗿𝗲 dans la pierre, en fonction des demandes. On peut alors imaginer le 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹 𝗽𝗲́𝗻𝗶𝗯𝗹𝗲 que devaient effectuer ces travailleurs du Léman, dans le froid perçant de l’hiver et l’humidité du lac.

De nos jours, ces chantiers lacustres immergés offrent un décor certes immobile, mais riche de toute l’histoire qui les constitue, démontrant une fois de plus 𝗹’𝗶𝗺𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱𝘂 𝗟𝗲́𝗺𝗮𝗻 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘀𝗲𝘀 𝘂𝘀𝗮𝗴𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗼𝘁𝗶𝗱𝗶𝗲𝗻𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗹’𝗛𝘂𝗺𝗮𝗶𝗻, et ce depuis des siècles.

Crédits photo : Kai Taimsalu

𝐒𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐬 :

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