Gris, bleu foncé, noir ou encore orangé, le lac change régulièrement de couleur. Ce n’est certes pas dû à ses sautes d’humeur, mais à des 𝗽𝗵𝗲́𝗻𝗼𝗺𝗲̀𝗻𝗲𝘀 𝗽𝗵𝗼𝘁𝗼-𝗽𝗵𝘆𝘀𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀. En effet, la lumière solaire est composée de plusieurs longueurs d’onde qui constituent le spectre des 𝗰𝗼𝘂𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝘃𝗶𝘀𝗶𝗯𝗹𝗲𝘀 : 𝗹’𝗮𝗿𝗰 𝗲𝗻 𝗰𝗶𝗲𝗹. Toute matière absorbe certaines couleurs, pour nous renvoyer celle qu’elle n’absorbe pas.
L’eau est totalement transparente en petite quantité, mais elle absorbe tout de même la lumière solaire, 𝘀𝗮𝘂𝗳 𝗹𝗲 𝗯𝗹𝗲𝘂. De ce fait, plus son volume augmente, plus les molécules qui la constituent sont nombreuses, permettant ainsi à la lumière de se diffuser pour nous renvoyer la couleur n’étant pas absorbée : le bleu. C’est pour cela que les océans, les mers et tous les autres grands plans d’eau sont en général bleus.
Il arrive fréquemment que le lac se teinte de bleu verdâtre ou même d’un turquoise, en passant presque par le jaune.
En effet, dans les plans d’eaux douces comme le Léman, l’eau peut être facilement perturbée par des algues, des sédiments ou des boues. Ces particules sont à l’origine des changements d’apparence du lac et la nature de ces dernières définit la couleur que nous percevons. Par exemple, les algues qui contiennent de la chlorophylle (pigment vert), nous renvoient une couleur verte. Inversement, la 𝗱𝗶𝘀𝗽𝗲𝗿𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗺𝗶𝗰𝗿𝗼𝗽𝗮𝗿𝘁𝗶𝗰𝘂𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗮𝗹𝗰𝗮𝗶𝗿𝗲𝘀 très blanches lors d’épisodes venteux donne lieu à une interaction avec la lumière pour nous renvoyer un bleu turquoise, digne de l’Oeschinensee ! (Sur les hauteurs de Kandersteg, dans le canton de Berne)
La surface de l’eau quant à elle peut tout changer : les petites vaguelettes en plein soleil peuvent donner lieu à un lac scintillant et lorsqu’il est très calme, on peut même observer un effet miroir, souvent recherché par les photographes.
Au crépuscule, lorsque le lac se teinte de couleurs rouge-orangées au moment du coucher du soleil, il diffuse tout simplement la lumière ambiante qui pourrait nous faire croire que le Léman prend feu !
𝐒𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐬 :
- Conférence donnée par Marie Perga, professeure associée à l’Université de Lausanne.