Du rivage jusqu’au mont, une succession de végétaux prennent place autour du lac ; ce sont les trois ceintures du Léman. Imaginez-vous rentrer dans le lac pas à pas ; tout d’abord, vous y rencontrerez les plantes émergentes (p.ex. les roselières) puis en rentrant peu à peu dans l’eau vous trouverez des plantes aquatiques à feuilles flottantes (p.ex. nénuphars) puis finalement les herbiers submergés, ces plantes qui vous chatouillent quand vous nagez dans le lac. Malheureusement, dû à l’eutrophisation (accumulation des nutriments) mais surtout aux rives artificialisées (enrochements, bétonnage, etc.), les deux premières ceintures sont rares, ce qui fragilise considérablement la biodiversité du Léman. La restauration de ces deux ceintures ainsi que la suspension d’autre dégradation de la zone littorale sont cruciales.
Vous retrouverez donc plus fréquemment les plantes submergées, mais cette dernière ceinture n’est pas pour autant robuste. La transparence ainsi que la qualité de l’eau jouent un rôle majeur quant à la santé de ces plantes. Celles-ci se portent bien mieux depuis la diminution de la concentration de phosphate dans l’eau. Se développant uniquement pendant les saisons chaudes, ces herbiers passent l’hiver sous forme de rhizomes, emplis de réserves nutritives, pour reprendre l’année suivante. Ces prairies lacustres sont donc saisonnièrement source de vie et d’habitat dans le Léman. D’avril à novembre, les herbiers offrent en effet un abri temporaire ainsi que de la nourriture à la faune aquatique, allant du petit invertébré jusqu’au poisson. Plusieurs espèces de poissons, comme la Tanche et le Brochet, utilisent les herbiers comme lieu de ponte, et de là, les alevins peuvent s’y camoufler et s’y nourrir. Nous sommes actuellement en pleine période de floraison. Pour vous aider à reconnaitre les différentes espèces couramment visibles, l’ASL a créé un livret de fiches de détermination à commander ici.
Les herbiers du Léman présentent des fonctions vitales pour l’écosystème lacustre qui justifient pleinement l’attention qui doit être portée à leur protection (limitation du faucardage et de l’ancrage des bateaux dans les herbiers).
Informations tirées de la lettre du Léman n°40, septembre 2010, CIPEL
Crédit photo : Fondation des Grangettes