N°75 : Le Chevaine

Samedi passé, j’ai profité d’aller me promener sur les berges d’un cours d’eau. C’est là que je les ai vus. Ils étaient assez grands (env. 50cm) et se déplaçaient en bancs. 𝗠𝗼𝗻 𝗿𝗲𝗴𝗮𝗿𝗱 𝗮 𝗲́𝘁𝗲́ 𝗮𝘁𝘁𝗶𝗿𝗲́ 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗿𝗲𝗳𝗹𝗲𝘁𝘀 𝗮𝗿𝗴𝗲𝗻𝘁𝗲́𝘀. J’ai cru à des Truites, mais une pêcheuse un peu plus loin m’a dit que non, qu’il s’agissait du Chevaine, l’ambassadeur des poissons choisi par la FSP (Fédération Suisse de Pêche) pour 2021.

Le Chevaine est un poisson méconnu du grand public. Membre de la grande famille des Cyprinidés, il possède une apparence de poisson passe-partout et est peu présent sur les menus des restaurants. 𝗔̀ 𝗽𝗿𝗲𝗺𝗶𝗲̀𝗿𝗲 𝘃𝘂𝗲, 𝗰’𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻 𝗽𝗼𝗶𝘀𝘀𝗼𝗻 𝗯𝗮𝗻𝗮𝗹 𝗲𝘁 𝗱𝗶𝘀𝗰𝗿𝗲𝘁. 𝗠𝗮𝗶𝘀…

… il est un as de la survie : il résiste aux maladies, la température de l’eau l’importe peu (entre 5 et 25°), il n’a pas de besoins territoriaux spécifiques, possède un mode de reproduction performant et est rusé face aux oiseaux piscivores ! 𝗘𝗻 𝗽𝗹𝘂𝘀, 𝗶𝗹 𝗺𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝘂𝗻𝗲 𝗯𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗿𝗲́𝘀𝗶𝘀𝘁𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗽𝗼𝗹𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗲𝗮𝘂𝘅.

Si bien qu’il est aujourd’hui un des poissons les plus présents dans le bassin versant du Léman.

𝗘𝘁 𝘀𝗶 𝗼𝗻 𝗹𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗼𝗺𝗺𝗮𝗶𝘁 𝗱𝗮𝘃𝗮𝗻𝘁𝗮𝗴𝗲 ? Cette question est ouvertement posée par la FSP en sortant de l’ombre ce poisson à la mauvaise réputation culinaire.

Ses nombreuses arrêtes qu’il partage avec tous les poissons blancs (Carpe, Tanche, Goujon) lui ont attribué le joli surnom, d’« étouffe beau-père ». 𝗣𝗼𝘂𝗿𝘁𝗮𝗻𝘁, 𝗹𝗮 𝗰𝗵𝗮𝗶𝗿 𝗮 𝗯𝗼𝗻 𝗴𝗼𝘂̂𝘁, 𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗲𝘂 𝗰𝗮𝗹𝗼𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗲𝘁 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗯𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗳𝗶𝗴𝘂𝗿𝗲 𝗲𝗻 𝗰𝘂𝗶𝘀𝗶𝗻𝗲 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝘂𝗻 𝗽𝗲𝘂 𝗱𝗲 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿-𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲. Le poisson est d’ailleurs volontiers consommé dans de nombreux pays européens (Autriche, Pologne, …).

En fait, la réponse à cette question n’est pas seulement culinaire. Le consommer répond aussi à des enjeux 𝗲𝗻𝘃𝗶𝗿𝗼𝗻𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝗮𝘂𝘅 (poisson local) et 𝗲́𝗰𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 (surpêche).

Les salmonidés (Truites, Féras, Ombres) étant menacés par les nombreux facteurs de dégradation des milieux, leurs populations sont en baisse. Il serait bien que la pression de la pêche se diversifie et cible d’autres espèces plus communes et résistantes. 𝗖𝗲𝗹𝗮 𝗽𝗲𝗿𝗺𝗲𝘁𝘁𝗿𝗮𝗶𝘁 𝗲́𝗴𝗮𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝘃𝗮𝗹𝗼𝗿𝗶𝘀𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗼𝗶𝘀𝘀𝗼𝗻𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗽𝗲𝘂𝗽𝗹𝗲𝗻𝘁 𝗻𝗼𝘀 𝗹𝗮𝗰𝘀 𝗲𝘁 𝗰𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗱’𝗲𝗮𝘂 𝗽𝗹𝘂𝘁𝗼̂𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗱’𝗶𝗺𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗼𝗶𝘀𝘀𝗼𝗻𝘀 𝗱’𝗮𝗶𝗹𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀.

Mais modifier notre pression de pêche ne règle pas les problèmes de dégradation des milieux aquatiques et si nous n’agissons pas maintenant, 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗶𝘀𝗾𝘂𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗻𝗲 𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗲 𝗖𝗵𝗲𝘃𝗮𝗶𝗻𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗻𝗼𝘀 𝗰𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗱’𝗲𝗮𝘂…

Sources d’informations : FSP, DORIS

Crédit Photo : Michel Roggo

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