N°81 : Les Characées

Saviez-vous que l’été, en plus d’être la saison des orages ininterrompus, des aubergines et des coups de soleil, est également la saison de la reproduction des 𝗰𝗵𝗮𝗿𝗮𝗰𝗲́𝗲𝘀? Les … quoi pardon? La famille des characées est un groupement végétal qui se situe entre l’algue et la plante aquatique, et il s’agit de la seule famille encore vivante de l’ordre des 𝗖𝗵𝗮𝗿𝗮𝗹𝗲𝘀 dont les fossiles remontent à plus de 400 millions d’années !

Ce groupement végétal est si particulier que les scientifiques débattent encore de sa classification ; elles sont aujourd’hui généralement considérées comme une sorte de 𝗺𝗮𝗰𝗿𝗼-𝗮𝗹𝗴𝘂𝗲 𝗲́𝘃𝗼𝗹𝘂𝗲́𝗲. Elles ne possèdent donc ni tiges, ni feuilles, ni racines, ni fleurs. Ce sont des végétaux fins, qui forment des tapis denses au fond de l’eau, et qui peuvent atteindre jusqu’à 60cm de haut.

Une chose est sûre, c’est que les characées sont d’excellentes 𝗯𝗶𝗼-𝗶𝗻𝗱𝗶𝗰𝗮𝘁𝗿𝗶𝗰𝗲𝘀 ; en effet, chaque espèce possède une amplitude écologique qui lui est propre. On peut donc juger la qualité de l’eau, entre autre, en fonction des characées présentes. Par exemple, pendant la forte période d’eutrophisation du Léman entre 1960 et 1980, les populations de characées dans le lac se sont écroulées. Aujourd’hui, on retrouve régulièrement des characées dans les herbiers sous lacustres, ce qui indique que l’eau est de bien meilleure qualité. Goal ! En plus de ça, en 2017, une characée qui avait disparue depuis plus de 200 ans a été retrouvée dans les eaux du Léman près de Morges! Nommée 𝘛𝘰𝘭𝘭𝘺𝘱𝘦𝘭𝘭𝘢 𝘨𝘭𝘰𝘮𝘦𝘳𝘢𝘵𝘢, cette characée ne parvient à vivre que dans des eaux de bonne qualité. Une nouvelle extraordinaire, qui a littéralement fait sauter de joie Aurélie Boissezon, la scientifique qui l’a découverte.

Malheureusement, 87% des espèces de characées sont sur la 𝗹𝗶𝘀𝘁𝗲 𝗿𝗼𝘂𝗴𝗲 des characées, publiée en 2012. Il y a encore du travail à faire pour restaurer la qualité de leur habitat. Pourtant, ces petits végétaux ont plus d’un 𝗿𝗼̂𝗹𝗲 𝗲́𝗰𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲 : elles servent d’habitats, de refuges et/ou de nourriture à divers organismes, améliorent la transparence de l’eau et peuvent même accumuler des métaux lourds et des polluants organiques. Par exemple, la population de Brochets du Léman a grandement augmenté depuis le retour des characées, puisqu’elle les utilise comme support de ponte. Et n’oublions pas que les végétaux aquatiques produisent 50% de l’oxygène que l’on respire…

Assez utiles, ces characées ! Avec un peu de chance, et beaucoup de volonté, la qualité des plans d’eau en Suisse et ailleurs vont aller en s’améliorant, et les characées pourront retrouver leur aire de distribution d’antan et avec elles toute la 𝗯𝗶𝗼𝗱𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝘁𝗲́ qui les accompagne. On y croit !

Informations tirées de InfoFlora, ge.ch, unige.ch

Crédit photo : P.Mulattierri, C.Witschard

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