Vous aussi, en été, vous rêvez de filets de perche au soleil ? Et que pensez-vous de filets de Perche soleil ?
Originaire d’Amérique du Nord considérée comme nuisible tant en France qu’en Suisse, la Perche soleil a été introduite au 19ème siècle dans nos lacs. On estime que son arrivée a été facilitée par des aquariophiles qui auraient déversé leurs aquariums dans les lacs, ou encore par des pêcheurs qui voulaient étendre leur territoire. La Perche soleil est un petit poisson plutôt esthétique, caractérisé par ses écailles « arc-en-ciel ». Son dos vert et bleu et ses reflets dorés lui donnent un air de poisson des tropiques.
Alors, où est le problème ?
Omnivore et vorace, la Perche soleil dévore à la fois alevins (jeunes poissons), vers, larves, œufs, coquillages et crustacés, à l’instar de nos espèces indigènes. N’ayant pas de prédateur naturel chez nous, ce poisson est libre de s’installer petit à petit dans tous les lacs de région. Alors que son impact sur la biodiversité locale est pour l’instant dur à quantifier, c’est l’accroissement potentiel de sa population qui inquiète les scientifiques.
De plus, le dévouement avec lequel les mâles défendent leurs œufs a été bien noté par les personnes qui ont subi leurs morsures ; certain.es en Valais en ont même abandonné la baignade ! La Perche soleil ne possédant pas de véritables dents, celles-ci ne présentent pas de danger pour l’humain. Il n’empêche qu’une morsure de poisson ne donne pas envie !
Donc, que faire ? La présence du poisson sur liste noire signifie qu’il est interdit de remettre ce poisson à l’eau une fois pêché. Malheureusement, cela ne suffit pas et cette espèce est présente dans les lacs de la région. Il s’agit donc d’augmenter la pression de pêche sur cette espèce afin également de soulager la pression faite sur nos espèces indigènes comme la Féra ou la Truite. L’école Hôtelière de Lausanne, en partenariat avec la Maison de la Rivière, a déjà développé des idées recettes pour ce poisson méconnu, en espérant qu’une demande accrue pour ce poisson – déjà consommé en Amérique du Nord – aidera à réduire sa population.
Alors, si on en faisait des filets ?
Crédit photo: Bernard Dupont